PatriNat a mené un travail de synthèse de la littérature sur le sujet de la perception de la lumière clignotante par les animaux. Ce travail de revue systématique a permis de collecter 200 valeurs de fréquences de fusion critique (CFF), équivalent au seuil de perception d’un signal clignotant par une espèce. Cela correspond à 156 espèces étudiées au sein de 15 groupes taxonomiques.
L’analyse de ce jeu de données a montré que les insectes et les oiseaux possédaient les CFF les plus élevées du règne animal, ce qui signifie que ce sont les groupes percevant en moyenne les clignotements les plus rapides. En particulier, la CFF la plus élevée jamais mesurée appartient au coléoptère Melanophila acuminata D. avec une fréquence comprise entre 300 et 500 Hz. Il a également été confirmé que les espèces diurnes avaient une meilleure perception du clignotement par rapport aux espèces nocturnes. Ce résultat, en accord avec la littérature existante, s’explique par le compromis évolutif entre perception précise du mouvement et donc des clignotements (haute CFF en haute luminosité) et perception en environnements sombres (CFF plus petite en faible luminosité). Néanmoins, il a pu être observé qu’un certain nombre d’espèces crépusculaires ou nocturnes avaient la capacité de détecter les clignotements des sources de lumière anthropique la nuit et pourraient donc en subir des effets indésirables.
Il convient cependant de rappeler que l’étude de la perception du clignotement par les animaux, bien qu’ancienne (dès 1935), est encore très lacunaire. Afin d’étayer ces résultats et de dresser un meilleur panorama de la perception des clignotements chez les animaux, dans un contexte où les nuisances lumineuses deviennent de plus en plus prégnantes et variées, il serait important de déterminer les CFF de bien plus d’espèces de la faune française et mondiale.